Expertise comptable en entreprise : le film de la soirée du 20 juin à Paris


Un grand merci à tous ceux et celles qui ont participé au succès de la projection-débat du film « Enfin des bonnes nouvelles »
Crédit photo © Mohamed El Amine BELHADI, Xin DING, William SOMOULAYLAK

Le 20 juin 2017, l’institut des diplômés d’Expertise Comptable en Entreprise (ECE) a organisé une projection-débat du film « Enfin des bonnes nouvelles », une comédie sortie dans les salles en novembre 2016. Son scénario repose sur l’idée d’une agence de notation qui attribue à chaque entreprise un score écologique, social et citoyen. En cas de mauvaise note ? Plus « rien ne va »… Et si la fiction devenait réalité ?

A l’issue de l’Assemblée Générale d’ECE à laquelle Charles-René Tandé, président du Conseil supérieur, a fait l’honneur d’assister, Eric Freudenreich, président d’ECE a accueilli les quatre invités de la table ronde : le réalisateur,Vincent Glenn ; Laurence Parisot qui incarne son propre rôle dans le film ; Marie-Pierre Peillon qui représentait la Société Française des Analystes Financiers (SFAF) et François Jégard, président du Club RSE et développement durable du Conseil supérieur. Eric Freudenreich salue également la présence d’Agnès Bricard, présidente d’honneur du Conseil supérieur, et seule femme à avoir présidé le Conseil supérieur depuis sa création en 1945. Retour sur la soirée.

ECE fait son cinéma

Alors que la sixième édition de Champs-Élysées Film Festival, bât son plein sur la plus belle avenue du monde, ECE a fait le pari de projeter « Enfin des bonnes nouvelles » rue Cognacq-Jay, rendue célèbre par les studios éponymes, au Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, partenaire d’ECE.

Projeter un film dans LA salle du Conseil (ci-après dénommée « La salle »), c’est à la fois une première et une prouesse technique facilitée par les directives du producteur,Philippe Elusse [« Notez. le plus important, c’est le son« ]. Les écrans retour sont aussi pratiques… Quel est le point commun entre les Gryffondors et Grillons d’or ? C’est la magie, bien sûr ! Pour les premiers, celle d’Harry Potter.. Pour les seconds, c’est celle de transformer LA salle, en cinéma grâce à 29 kg de pop-corn salé bio ! Il ne reste plus qu’à baisser les stores, pour que la magie du cinéma opère…

ECE se met au vert

Parce que l’ouverture d’esprit fait partie de l’identité d’ECE, ECE a souhaité se concentrer une fois de plus sur un sujet d’intérêt général. Rappelons ici que les membres d’ECE peuvent adhérer aux 4 clubs de l’Ordre (dont leclub développement durable) aux mêmes conditions que les experts-comptables, et ceci dans le cadre de son partenariat avec le Conseil supérieur.

Place aux débats

A la fin de la projection, Eric Freudenreich, animateur d’un jour (ci-après « l’animateur ») de cette prestigieuse table ronde, commence par poser une série de questions à Vincent Glenn, à la fois réalisateur et acteur principal du film. L’animateur commence par faire remarquer à Vincent Glenn que son jeu d’acteur est empreint de VRAIS airs de Vincent Lindon [« Rires dans LA salle »]:

« Comment vous est venue l’idée de ce film ? Vous jouez avec vos tripes ? Est-ce révélateur d’une partie autobiographique ? »

En réponse, Vincent Glenn retrace la genèse de son film. Celui-ci est bâti sur un précédent film « Indices » (2010) et un ouvrage sur la dette publié en 2015. Vincent Glenn se préoccupait du PIB et s’inquiétait de la possible faillite des états au moment de la crise de 2008. « Autobiographique, pas vraiment. Autofiction, oui« . Il nous précise que le film a été tourné pendant huit ans. L’animateur s’étonne :

« La production du film a duré huit ans !? »

Du coup, l’animateur enchaîne sur des questions, moins cinématographiques, et plus comptables : « Avez-vous reçu des subventions d’état ? Combien ça coûte de produire un tel film ? » Tandis que la première question est balayée d’un « non »catégorique, Vincent Glenn introduit la notion novatrice de Comptabilité bénéfique, et nous fait rapidement comprendre que la passion n’a pas de prix. En effet, le multiple entre le coût décaissé, et celui non décaissé (c’est-à-dire celui lié au temps passé par les bénévoles et l’équipe du film de la coopérative DHR) est de 10.

Pour finir, il s’étonne que la question habituelle ne lui ai pas encore été posée : « Comment a-t-il fait pour convaincre Laurence Parisot d’incarner son propre rôle« . L’animateur prévient qu’il se garde cette question pour Laurence Parisot.

Retour aux basiques. C’est au tour de Marie-Pierre Peillon d’expliquer la différence entre les agences de notation classiques, et les agences de notations citoyennes, thèmes du film. A la demande d’Eric Freudenreich, elle nous explique aussi leur modèle économique. Marie-Pierre Peillon rappelle que les agences de notations sont rémunérées par les clients qu’elles notent.

« La notation des entreprises est-elle vraiment influencée par la RSE ? »

Oui, lorsqu’il s’agit, par exemple, de Green Bonds (dettes « vertes »). En dehors de ces titres à thème, le poids de la RSE dans les notations semble encore négligeable.

L’animateur demande ensuite à François Jégard dans quelles mesures les experts-comptables se préoccupent eux, des éléments extra-financiers lorsqu’ils apprécient le patrimoine, la situation financière ou lu résultat d’une entreprise. François Jégard fait le distinguo entre les grandes entreprises, et la majorité des clients pour lesquels tout reste à faire en matière d’information extra-financière. L’animateur enchaîne avec une nouvelle question :

« Et si une troisième option comptable s’offrait aux entreprises en plus de la « comptabilité de caisse » et la « comptabilité d’engagement » : la « comptabilité durable » ? »

Ces trois options refléteraient le degré de maturé des entreprises en matière de développement durable. François Jégard considère plutôt que la comptabilité durable fait partie intégrante de la comptabilité d’engagement, pour sa part la plus long terme.

François Jégard milite en faveur d’un changement radical d’échelle qu’il a développé et retranscrit dans un article dont nous vous recommandons la lecture.

Enfin, la question tant attendue est posée à Laurence Parisot :

« Quelles ont été vos motivations pour incarner votre propre rôle ? Pourquoi avez-vous accepté de tourner dans le film ? »

Laurence Parisot commence d’abord par s’amuser du « PFH », indicateur révolutionnaire de performance sociétale évoqué dans le film qui nous a bien fait rigoler. Pour le découvrir, nous vous recommandons d’aller voir le film.

Alors, séquence révélation !? Comme beaucoup d’entre nous, Laurence Parisot rêvait de tourner dans un film. C’était sa première motivation. Vincent Glenn lui a offert cette opportunité. Pour ce qui est de ses autres motivations, regardez la vidéo qui compléte cette réponse.

Recherche Expert-Comptable désespérément

Il s’en suit des échanges de haut vol avec la salle, notamment avec Karine Thin-Dejean de la Bâtie, en bonne voie pour transformer la fiction en réalité avec le concours de Alliance Sens & Economie. A propos, Karine cherche un expert-comptable pour l’accompagner dans ce projet : non-spécialiste en SCIC, s’abstenir. En connaissez-vous un(e) ?

Quant à Vincent Glenn, il laisse libre court à toutes les initiatives entrepreneuriales que pourrait susciter son film, et préfère se consacrer à un projet de série. Le propre d’une idée géniale, n’est-il pas l’appropriation par les autres ? Ambiance « Open Source » au lendemain de Vivatech ?